Bonsoir à toutes et tous,
Bon alors je n’ai pas eu le temps de lire tout le topic, juste les deux dernières pages qui sont je pense un bon condensé. On ne va pas tourner autour du pot, oui on est encore en retard, oui on aurait dû sortir début septembre et non, on ne sortira pas, au mieux, avant mi-octobre.
Les raisons de base sont toujours les mêmes : travail très important à fournir pour une équipe plus que réduite (un éditeur / rédac chef / scribouilleur : bibi, un photographe : Raphaël, un autre copain photographe, Adrien, qui donne un coup de main quand il a le temps, et une secrétaire de rédac qui se paye aussi le travail ingrat de la comptabilité. Et évidemment un maquettiste freelance, Jo, qui s’adapte à notre rythme plutôt particulier). Bref, toujours le même cirque, écrire plus de 90 pages ça prend du temps, les monter aussi, préparer les sujets encore plus, et je ne parle pas de tout ce qu’il y a autour, la gestion de l’imprimeur, de la distribution, des aspects règlementaires, la gestion des abonnements etc.
Pour rentrer un peu plus dans le détail, je précise avant tout que pour le moment, personne ne se paye ni ne gagne un centime dans l’affaire : une fois payé l’imprimeur, le graphiste, les différentes charges, les frais de reportage et de déplacement, il ne reste pas grand-chose et s’il en reste c’est tout de suite réinvesti. Alors désolé si comme j’ai pu le lire, « ça ne fait pas sérieux », mais je dois malheureusement bosser encore à côté pour d’autres médias, le logement et la bouffe n’étant pas encore gratuits à ma connaissance. Et cela rajoute bien entendu encore du délai. Nous sommes obligés de naviguer à vue, nous sommes dépendants des délais de paiement (très longs) du distributeur et des annonceurs. Curieusement en revanche, quand il faut payer, le délai est nettement plus court, notamment avec notre chère (au sens premier) administration fiscale qui est bien moins patiente que le lecteur de Daciattitude

Alors oui, nous préférons en effet sortir en retard, pour produire ce que nous espérons être un contenu de qualité. J’ai lu un peu plus que le but d’une revue monomarque n’était pas de traiter l’actualité ou l’info. C'est pour moi exactement l’inverse, surtout avec une marque comme Dacia qui continue de progresser constamment, d’attirer de nouveaux clients et des curieux qui s’intéressent à l’actu en plus des passionnés qui s'intéressent à l'histoire de la marque. Sortir un numéro qui ne parlerait pas de nouveautés du Mondial et de l’avenir de Dacia (ce qui sera au cœur du n°4, attention on a sorti les boules de cristal) serait pour beaucoup de nos lecteurs une déception, même si bien entendu de nombreux sujets, notamment historiques, pratiques ou de témoignages sont plus « intemporels ». Mais je doute fort de l'intérêt de Daciattitude si on commence à consacrer 30 pages à la 1300 ou à la Liberta, même si ces sujets sont très intéressants. Il faut justement qu'il y ait le plus possible de variété, de l'actualité traitée avec le recul que permet un bimestriel par rapport à un hebdo ou à un site Internet. On lit tellement de choses erronées en ce moment sur Dacia et les futurs modèles que ce serait dommage de ne pas rebondir sur l’actualité et de proposer un dossier de fond un peu plus intéressant que les conneries habituelles du style "La future Dacia sera une Nissan Micra rebadgée" ou "Dacia abandonne le Lodgy". C'est important que chaque lecteur trouve ce qui l'intéresse dans le magazine : certains seront peut-être plus intéressés par les vieilles Dacia ou les témoignages d'utilisateurs, d'autres par les conseils pratiques, d'autres par les essais... Mais surtout, à la différence d'Alpine ou d'autres marques anciennes, Dacia a chez nous une histoire très récente et encore en pleine construction et le rythme des nouveautés permet justement d'être à peu près raccord avec le rythme d'un magazine papier.
Autre point, nous faisons tout pour pérenniser le magazine, même si nous sommes conscients que nous perdons probablement une part importante du lectorat à cause de nos retards à répétition. Mais les ventes du n°2 ont été supérieures à celles du n°1, et celles du n°3 supérieures au n°2. Ce ne sera peut-être pas le cas du n°4, d’autant que le prix augmente à 4,90 € afin de financer un tirage plus important et donc une présence dans plus de kiosques et de maisons de la presse. Mais tant que nos lecteurs ne nous sanctionneront pas en boudant le magazine, nous continuerons à privilégier le fond tout en essayant de réduire et même supprimer le retard. Ce n’est pas de gaité de cœur que nous arrivons à chaque fois avec 1 à 2 mois de retard (pas 3 à 5 comme j’ai pu le lire plus haut), cela nous coûte cher et nous risquons même d’être reclassés comme trimestriels. Mais quitte à endosser la responsabilité, je préfère gérer ça comme un épicier et faire attention à ce que chaque centime dépensé le soit à bon escient : nous n’avons aucun groupe de presse derrière nous, le canard est entièrement financé de ma poche, et nous n’avons tout simplement pas les moyens de recruter du monde pour aller plus vite. Maintenant effectivement si quelqu’un gagne vendredi à Euromillions, qu’il n’hésite pas à me contacter par mail.
Dernier point et après je retourne bosser : la prudence dont nous faisons preuve concerne aussi nos abonnés qui sont de plus en plus nombreux. Nous préférons là encore assumer le retard et livrer les numéros en retard plutôt que de faire n’importe quoi, mettre la clef sous la porte et disparaître dans la nature en plantant nos abonnés. Alors oui, l’abonnement 6 numéros / 1 an se transforme en 6 numéros / 1 an et demi, mais je pense là encore, même si c’est désagréable, qu’il vaut mieux recevoir sa revue en retard plutôt que de ne pas la recevoir du tout. Nous ferons tout notre possible pour sortir le n°5 avant la fin de l’année : la réaction de l’immense majorité de nos lecteurs nous conforte dans nos choix (ce qui ne veut pas dire qu’on ne se plantera pas…) et je remercie sincèrement tous ceux qui nous manifestent leur soutien. La revue s’alimente de cette passion partagée et je suis toujours aussi motivé à sortir un magazine quand je lis les nombreux courriers et mails que l’on reçoit !