Dans le Parisien, très bonne interview d'Elie Cohen, directeur de recherche au CNRS, enseignant à Sciences-po, qui analyse la chute de la filière automobile française.
http://www.leparisien.fr/automobile/con ... 485595.phpComment peut-on expliquer la situation désastreuse dans laquelle se trouvent aujourd’hui les constructeurs français ?ÉLIE COHEN. C’est tout simplement la sanction de dix années de politiques inadaptées.
Tout d’abord, la France a perdu la compétitivité qu’elle avait encore il y a dix ans. Aujourd’hui, les constructeurs français fabriquent des voitures d’entrée ou de milieu de gamme à des coûts de production bien trop élevés. Du coup, les prix des voitures ne sont plus du tout compétitifs par rapport aux concurrents étrangers comme les Allemands. Ensuite, ils n’ont pas suffisamment misé sur les marchés émergents. Peugeot a d’ailleurs sous-investi dans ce domaine depuis des années.
Enfin, les constructeurs ont laissé s’étioler les sites français et construit des usines à l’étranger, alors qu’il aurait fallu réorganiser complètement la chaîne de production en délocalisant certaines structures tout en conservant le montage en France. Ils ont raté le coche de la mondialisation
Peut-on comparer les situations de PSA, dont on a beaucoup parlé ces derniers mois, et de Renault ?Pas vraiment. Ces deux constructeurs ont suivi des stratégies différentes. Peugeot vend les trois quarts de sa production automobile en France et dans le sud de l’Europe, alors que ce marché souffre particulièrement. Il n’a pas de relais de croissance à l’étranger. Ce n’est pas le cas de
Renault qui a longtemps sauvé sa peau grâce à Nissan et Dacia, bien implantés à l’étranger. C’est d’ailleurs le grand paradoxe :
la marque Renault n’est pas porteuse sauf quand elle sert d’étiquette pour produire des voitures Nissan ou Dacia dans le monde. Aujourd’hui, la maison mère a perdu sa force.
Comment cela est-il arrivé ?Renault a tenu un peu plus longtemps que Peugeot car elle a justement misé sur des voitures low-cost fabriquées à l’étranger. Elle a ainsi réduit ses coûts de production. Mais, aujourd’hui, les sites basés en France sont en surcapacité. Et si jusqu’ici la stratégie de Renault a toujours été de garder ses sites et de réduire les effectifs, on peut se demander si cela va pouvoir durer très longtemps.
Selon vous, les 7500 départs annoncés seront-ils suffisants pour enrayer la crise que traverse Renault ?Pas sûr. La direction va devoir se poser la question de la réorganisation de son outil de production. Je ne serais pas surpris qu’elle décide de fermer le site de Sandouville, qui avait vocation à héberger les véhicules moyen et haut de gamme de la marque. Et qui a été un échec.
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On a déjà discuté des compétences de Mr Carlos Ghosn dans ce topic, et de la justification des 10 millions d'€ de salaires qu'il se fait verser. Les 7500 départs annoncés en France confirment bien que la seule chose qui progresse chez Renault, c'est son salaire.
Quand on ajoute qu'aujourd'hui l'âge moyen des modèles inscrits au catalogue de Renault est de 4,5 ans et qu'il faudra encore attendre jusqu'à 2015 pour qu'il redescende à 2 ans grâce à l'arrivée de nouveaux modèles, on se demande décidément à quoi il occupe ses journées au bureau
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