Bonsoir à tous amis Dusteriens.
Comme promis, un petit retour d'expérience après 11 jours à Porto (Portugal, pas Corse) - 3500 km aller-retour depuis Paris et après petits voyages locaux.
Bon, inutile de dire que certains traits du Duster m'ont bluffé. je ne l'avais jamais utilisé d'une manière aussi intense, c'était la première fois.
Primo : pas la moindre douleur au dos ni aux jambes sur 850 km d'affilée deux jours de suite pour l'aller, et la même chose au retour après 10 jours d'activités intenses. Ni même aux mains (tentez le volant d'une Ford deux jours, vous allez voir vos phalanges...) Première fois que je trouve une voiture aussi respectueuse du corps, et pourtant, j'en ai essayé des modèles... Même en BMW série 3 j'étais plus fatigué en arrivant. C'est impressionnant, vraiment.
Secundo : sur les autoroutes de merde autour de Léon jusqu'à Chaves, bourrées de nids de poules, de saignées, de trous -bien sûr non signalés - à 120 km/h au régulateur, la voiture reste imperturbable - et la suspension toute douce. Je n'ai jamais connu une voiture avec une telle motricité sur route très dégradée à 120 km/h. Quant aux petites rues étroites pavées et bosselées de Porto, ou en travaux lourds, tout se passe comme une lettre à la poste, également. Avec un rayon de braquage et une maniabilité impressionnants pour une voiture de 4m32 dans des rues si étroites qu'il n'y a que 10 cm de chaque côté des rétroviseurs. Je n'ai jamais eu de manœuvre de correction à faire dans les virages abrupts. Il faut juste savoir viser et avoir conscience de l'encombrement de la bête. Mais justement, la visibilité reste assez bonne, même avec ce capot à rallonge. C'est aussi une question d'habitude.
Tertio, sur des autoroutes à 120 km/h entre 800 et 1300 m d'altitude (sur des plateaux) avec 34°C, consommation réelle : 8,5 l/100 km. Cela semble beaucoup, mais en fait non quand on considère les kilomètres de pentes montantes entre 5 et 8%. Et quand on arrive en haut de ces pentes, sans trop appuyer, on reste à 120 km/h... Dans tous les cas, le 125 TCe a une pêche qui ne se dément jamais. On double un camion de 90 km/h à 120 km/h en 6e, sans rétrograder, sans aucun souci, même quand ça arrive vite sur la file de gauche. Si ça arrive trop vite, en rétrogradant en 5e ou en 4e, le Duster a autant de pêche qu'une BMW Série 3 (j'ai testé pour m'amuser en suivant une BM 320d lors d'un dépassement d'un convoi exceptionnel au Portugal, ils conduisent parfois d'une manière très... latine, c'était un bon terrain de jeu dans certaines circonstances). En France, sur terrain plat, à 130 km/h au régulateur, on est juste sous les 8 l/100 km.
Cela fait tout de même un plein (de sécurité) tous les 500 km : ç'aurait été mieux avec un réservoir de 75 litres... Ma jauge et l'ODB ne déconnent pas trop, à deux litres près sur un plein. Les indications sont donc relativement justes, je m'attendais à pire.
Quarto, une capacité de chargement hors normes. Je suis revenu du Portugal avec énormément de marchandise pour l'entreprise d'importation de ma femme, tout est rentré plus les bagages - bon, il faut être un adepte du Tetris - et je connais peu de voitures de 4m32 qui permettent une telle capacité en toute sécurité. Là aussi, bluffant.
Bref, résultat très très satisfaisant.
Au chapitre des griefs :
- L'antenne radio, sans ampli, est vraiment merdique. Ecouter France Info ou Europe 1 tout du long, en France, est impossible, ça coupe sans cesse et c'est chiantissime même sur l'A10. C'est anormal. Prochain achat sur la liste, avec aussi de meilleurs haut-parleurs (Focal...)
- Bruits d'air au-dessus de 110 km/h - et de roulement, pas de moteur - qui peuvent devenir fatigants à la longue, même si tout est relatif : les fréquences de ces bruits ne sont pas les plus pénibles, elles sont aiguës ou dans le registre des "bruits blancs", pas comme certains diesels au bruit plus sourd qui, eux, fatiguent vraiment plus ;
- Les essuie-glaces sont de grosses daubes. Il va falloir trouver mieux, là on frise l’indécence ;
- La clim n'est pas assez puissante sous 34°C 6 heures d'affilée, ni surtout assez modulable : c'est glacial une heure, trop chaud la deuxième... On l'arrête 20 minutes en roulant vitres ouvertes, on la remet, et le cycle recommence. Mais bon, Un Duster n'est pas non plus une Jaguar. En même temps, un effort pourrait être fait sur ce sujet, mais ce n'est pas nouveau, on sait que c'est un vrai point de faiblesse.
- La forme de la console centrale est chiante pour le genou droit qui s'appuie sur son arête. C'est une question de design ou d'ergonomie, mais c'est pénible au bout de 1650 km. J'ai même un petit bleu à cet endroit de mon genou à force de frottements et de petits chocs dus à la route bosselée. C'est un vrai détail à améliorer.
- La peinture (gris olive) est fragile pour les gravillons, c'est tout de suite une petite marque blanche. Pour un baroudeur, ce point devrait être amélioré, je n'imagine pas les rayures que provoqueraient des broussailles. Pour cela, une peinture de base, blanche, serait sans doute plus solide. Mais le Duster est trop classe en gris olive
Pour le reste : sensibilité au vent latéral, freinage moyen, tenue de route approximative, impossibilité à trouver une bonne position de conduite (sauf le genou droit), etc. -> ce sont des mythes, des conneries de journalistes qui bavent sur du "low cost". Le Duster a une finition moyenne, des plastiques durs, quelques défauts énoncés plus haut mais pour le reste, il n'a rien d'un low cost.
Sur des viaducs à vents cisaillants ou lors de dépassement de camions avec du vent latéral, le Duster n'a aucune réaction piégeuse. Les freinages d'urgence sont très efficaces (sur sol sec, mais je n'ai jamais déclenché l'ABS sur sol humide et je suis toujours vivant pour vous le raconter...), il faut juste appuyer franchement sur la pédale, aucune frayeur.
Quant à la tenue de route, si on lâche le volant, la bagnole va tout droit et si on prend un virage serré, même à 110 km/h en montagne (sur 2x2 voies) la voiture va là où on veut aller. Mon seul déclenchement d'ESP a eu lieu en démarrage en côte à 6% sur des antiques pavés trempés (genre déluge) pendant une demi-seconde. Comme à Paris porte Dauphine quand il pleut et qu'on démarre vivement en tournant autour du rond-point, logique et absolument pas anormal dans ce type de condition.
Je me suis aussi choppé quelques chemins creux les doigts dans le nez, sur lesquels je ne suis pas certain que des SUV à 40 000 € auraient survécu au niveau des jantes 19', des pneus taille basse ou de la garde au sol (dans la région du Douro).
Cette voiture est d'une polyvalence incroyable.
Bref, j'en reste très heureux et ai dépassé les 13 000 km sans bavure.
Je ne regrette rien, comme Edith Piaf, bien au contraire. Pour le moment, je ne connais pas d'équivalent rapport qualité/prix.
Bonne soirée à tous !
Boris